Le fonds d’Adaptation

Le Fonds d’adaptation, mécanisme financier de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), a été créé en 2001 pour financer des projets et des programmes d’adaptation concrets dans les pays en développement, parties au protocole de Kyoto, qui sont particulièrement vulnérables aux effets néfastes du changement climatique. Il a pour objectif d’accroître la résilience à travers des projets et programmes concrets d’adaptation avec un focus sur les pays et les communautés les plus vulnérables.

Un projet concret d’adaptation s’entend d’un ensemble d’activités visant à remédier aux effets néfastes du changement climatique et aux risques qu’il pose. Les projets d’adaptation peuvent être exécutés au niveau local, national, régional ou mondial. Les projets font intervenir des activités ponctuelles ayant un ou des objectifs à caractère collectif, et des réalisations et résultats concrets et plus circonscrits tant dans leur portée que dans l’espace et le temps.

Un programme d’adaptation est une démarche, un plan ou une formule visant à remédier aux effets néfastes du changement climatique, et de portée plus vaste qu’un projet isolé.

La Banque Ouest Africaine de Développement s’est faite accréditée par le Fonds d’adaptation en 2011, puis ré-accréditée en 2016 en tant qu’agence accréditée, celle-ci jouit d’un accès direct aux ressources de l’organisme. Par ailleurs, la procédure « d’accès direct aux ressources du Fonds » prévue par les Politiques et modalités opérationnelles constitue sans doute la plus importante des caractéristiques novatrices de ce mécanisme financier. Le Fonds financera des projets et programmes ayant expressément pour objectif premier d’accroître la capacité d’adaptation au changement climatique. Les promoteurs devront montrer en quoi leur projet contribue à développer la capacité d’adaptation et la résilience au changement climatique.

Priorités stratégiques du fonds

Les modalités stratégiques élaborées par le Conseil du Fonds ne dictent pas aux pays en développement le type de mesures d’adaptation pour lesquelles ils peuvent solliciter un soutien financier ou dans quels secteurs intervenir. Il existe cependant des critères et des priorités stratégiques qui peuvent servir de guide et qui sont importantes pour faire du Fonds un instrument efficace et ciblé. Pour assurer une action cohérente et remporter l’adhésion des pays, les projets et programmes financés par le Fonds pour l’adaptation doivent tenir compte des stratégies nationales pertinentes, notamment les stratégies nationales de développement durable et de réduction de la pauvreté, les programmes de communication nationaux et les programmes d’action nationaux pour l’adaptation au changement climatique. Les parties doivent aussi tenir compte des orientations politiques et scientifiques telles que celles précédemment définies par la Conférence des parties, les rapports du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), et les informations produites par le Programme de travail de Nairobi sur l’impact, la vulnérabilité et l’adaptation au changement climatique. Pour veiller à ce que les populations qui en ont le plus besoin bénéficient des mesures d’adaptation, le Fonds exige également des gouvernements que les propositions qui lui sont soumises tiennent expressément compte des besoins particuliers des communautés les plus vulnérables. Toutes les propositions présentées au Conseil du Fonds seront examinées à la lumière de ces priorités stratégiques.

Cycles des projets du fonds pour l’adaptation et affectation des ressources

Quelle que soit la taille des projets et programmes, le cycle des projets du Fonds pour l’adaptation débute par la présentation du projet au Secrétariat par l’entité accréditée choisie. Cette présentation est suivie d’une première sélection, puis de l’instruction et de l’approbation des projets. 

Ce cycle de projets est conçu pour faciliter la préparation des propositions de projets et programmes et offrir ainsi une procédure d’approbation simplifiée. La procédure d’approbation simplifiée est appliquée aux petits projets d’un montant inférieur à un million de dollars. Le Secrétariat examine les propositions de projets et programmes dont il est saisi et en établit un résumé technique. Les propositions sont ensuite examinées par un comité spécialisé du Conseil, puis transmises à ce dernier qui décide ou non de leur approbation. Toutes les propositions sont placées sur le site web du Fonds pour l’adaptation avant d’être approuvées. 

Les pays peuvent présenter en un premier temps une note de conception ou soumettre directement une proposition complète de projet ou programme. Pour simplifier la procédure, le Conseil du Fonds pour l’adaptation a préparé des modèles de demandes et des instructions à l’intention des pays. Le financement sera calculé sur la base du coût intégral de l’adaptation pour les projets et programmes visant à remédier aux effets néfastes du changement climatique et peut être accordé dans le cadre d’opérations de niveau national, régional ou local. 

Lorsqu’il examine les propositions, le Conseil porte une attention particulière à la compatibilité du projet ou programme proposé avec les priorités stratégiques ; aux retombées sociales, économiques et environnementales des projets ; à leur rapport coût-efficacité ; et aux dispositions en matière de suivi, d’évaluation et d’appréciation des retombées. Les critères spécifiques pour l’affectation des ressources aux parties sont : 

  • Le degré d’exposition ;
  • Le degré d’urgence et les risques en cas d’intervention tardive ;
  • L’accès juste et équitable aux ressources du Fonds ;
  • Les enseignements tirés de la conception et de l’exécution des projets et programmes ;
  • La recherche d’avantages à l’échelle régionale, dans la mesure du possible ;
  • La maximisation des avantages multi sectoriels et transversaux ; 
  • La capacité d’adaptation aux effets défavorables du changement climatique.

Portefeuille actif de projets initiés par la BOAD auprès du Fonds d’adaptation

Depuis son accréditation, la BOAD a développé son portefeuille de projets dans les domaines du changement climatique, de la sécurité alimentaire, et sur les questions liées à la réduction des risques de catastrophes naturelles dans les pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA). Ainsi, pour les pays de l’UEMOA qui disposent de ressources limitées pour financer de tels projets, la BOAD et le Fonds d’adaptation représentent une source considérable de financement et d’expertise technique.

Promouvoir une agriculture intelligente face au climat en Afrique de l'Ouest (Benin, Burkina Faso, Ghana, Niger, Togo)

Zone du projet :

Le projet sera mis en œuvre dans les régions :

  • de l’Est, du Centre-Est et du Centre-Sud du Burkina Faso ,
  • Méridionales de Tillabéry et Dosso au Niger,
  • d’Alibori et d’Atakora au Bénin,
  • de la Savane et de la Kara au Togo et
  • du Nord-Est, du Nord-Ouest et du Nord du Ghana.

Objet et Objectifs :

Le projet a pour objet la promotion d’une agriculture intelligente face aux effets néfastes des changements climatiques dans cinq pays en Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Ghana, Niger et Togo).

Il  vise à réduire la vulnérabilité des agriculteurs et des éleveurs à l’augmentation des risques climatiques. Ces risques constituent une entrave à la sécurité alimentaire, à la génération de revenus et à la prestation des services écosystémiques dans les communautés démunies.

 

Enjeux climatiques à adresser :  

Tempêtes, inondations, températures anormalement élevées et variabilité des régimes de précipitations.

 

Financement du Fonds d’adaptation :

Le coût total du projet est de 14 000 000 USD soit 8 093,96 M FCFA financé intégralement par le Fonds pour l’Adaptation.

Projet de mise à l'échelle des pratiques d'agriculture intelligente (PMEPAI) dans l'Est de la Guinée-Bissau

Zone du projet :

La zone du projet couvre les régions de Bafata et Gabu. Il sera mis en œuvre dans la partie septentrionale de ces régions ; à savoir : Sonaco, Pirada, Pitche, Gabù, Cuntoboel et Ganadu.

 

Objet et Objectifs :

Le projet porte sur l’aménagement des parcelles irriguées dans les bas-fonds pour maintenir la production agricole et l’approvisionnement en eau pour le bétail en périodes de sécheresse.

Son objectif global est d’accroître la résilience des systèmes de production agricole existants à travers le renforcement des pratiques et des capacités en matière d’agriculture intelligente face au changement climatique dans les régions concernées et au niveau institutionnel.

Objectifs spécifiques :

  • Développer les capacités techniques et institutionnelles des acteurs concernés à faire face à l’augmentation du risque climatique dans la planification de l’adaptation au changement climatique ; 
  • Améliorer la résilience des systèmes de production agricoles et contribuer à l’intensification de la productioN
  • Promouvoir la diffusion des connaissances, des leçons apprises sur l’agriculture intelligente face au climat et sur la planification de l’adaptation à d’autres régions de la Guinée- Bissau et à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest.

 

Enjeu climatique à adresser :  Sècheresse

 

Coût et financement :

  • Coût total : 4 990 M FCFA. 
  • La contrepartie de l’Etat : 824 M FCFA. 
  • Don de la BOAD : 50 M FCFA.

Projet de renforcement de la résilience de l’agriculture face au changement climatique (PRRACC) au Niger

Zone du projet 

La zone d’intervention du projet couvre les cinq (05) régions et les onze (11) départements suivants : Tchirozérine (Agadez), Loga (Dosso), Abalak, Bagaroua, Illéla, Tchintabaraden (Tahoua), Abala, Banibangou, Filingué, Ouallam (Tillabery), Niamey (Niamey) ainsi que vingt-six (26) communes.

 

Objet et Objectifs

Le projet porte sur l’aménagement de 1 000 ha de périmètres maraîchers en unités de 1 à 5 ha équipées en kits d’irrigation goutte-à-goutte (600 ha) et système californien (400 ha) et en kits solaires photovoltaïques (PV) pour l’alimentation en énergie du système d’irrigation. Il est également prévu des infrastructures d’appui à la transformation et à la commercialisation des produits agricoles, des actions de renforcement des capacités des populations bénéficiaires et de protection de l’environnement.

L’objectif global du Projet est de contribuer à assurer durablement la sécurité alimentaire par le renforcement des capacités de résilience de l’agriculture aux changements climatiques au Niger, à travers des techniques modernes d’irrigation.

 

Enjeux climatiques à adresser

Au Niger, la production agricole est confrontée aux effets néfastes des changements climatiques caractérisés par une baisse généralisée de la pluviométrie, ainsi qu’une mauvaise répartition des pluies dans le temps et dans l’espace et qui se traduisent par une disponibilité insuffisante de l’eau. La variabilité et le changement climatique ont un impact direct sur la sécurité alimentaire, en particulier dans les zones rurales. D’autre part, dans les zones où l’eau est disponible, il est difficile d’y accéder par pompage.

 

Dans ce contexte, le projet entend apporter une solution durable au problème de la faible production agricole et de l’insécurité alimentaire. Il contribuera à renforcer la résilience des populations et à prévenir la « mal adaptation » en s’attaquant au problème liés à la corvée d’eau et à la gestion des ressources en eau.

Par ailleurs, grâce à l’utilisation du système solaire pour le pompage de l’eau en substitution aux groupes motopompes à Diesel, le projet participe à l’effort national d’atténuation du changement climatique en évitant environ 2 000 tCO2eq par an.

Cout et financement

  • Coût total : 15 728 M F CFA HT ; 18 559 M FCFA TTC 
  • Financement du FA : 4 571 M FCFA (29%)
  • Financement BOAD : 10 000 M FCFA (64%)
  • Financement BAGRI : 492 M FCFA (3%)

Le reliquat est constitué de l’apport des bénéficiaires et la contribution de l’Etat constituée des taxes.

Contacts : Points Focaux et Experts

Monsieur Honoré D.  TOE

Directeur Environnement et Finance Climat 

dtoe@boad.org

Monsieur Komlanvi MOGLO

Environnementaliste Principal

Point Focal FA – BOAD 

kmoglo@boad.org